*Il fait froid... Je me sens partir...*
Niki avait du mal à respirer. Et puis il y avait des tuyaux partout, c’est quoi tout ce bordel ??

Nikita aurait voulu bouger, mais elle n'avait plus la force. Elle aurait voulu parler, mais sa gorge la brûlait, les tuyaux l'empêchaient d’articuler.
Elle ouvrit les yeux, du moins elle essayait. Ça brûlait de nouveau. Je ne vit rien, tout était blanc et éblouissant. *Je suis morte ? Personne ne m’avait parlé de tuyaux au paradis…. Et puis c’est chiant, j’ai les poumons encombrés, si jamais je respire un chouia trop fort, je suis bonne pour cracher mes tripes.*

Tiens, elle commençait à voir. Elle distingua des murs et un plafond. Et puis elle remarqua un son, un truc qui faisait « tut » à intervalle régulier. Il était là depuis le début, mais elle n’y avait pas fait attention. L'infirmière avait l’impression que son cerveau était embrumé. Elle remua un doigt, puis un autre, et puis un orteil, et puis un autre. Elle fut heureuse de constater que son corps était entier, et qu'elle le sentait. Elle remua une cheville. Tout doucement, elle sentit ses forces qui revenaient. Elle bouge les bras. Merde elle avait super mal aux côtes.
Un son rauque et étrange arriva à s’échapper de sa gorge.

Aaah …. Hhh

Une femme se précipita sur elle, Niki ne l'avait pas vue…

Venez !! Elle est réveillée !!

*Ta gueule merde ça résonne !!!*
Toute une troupe d’homme et de femme en blanc débarquèrent autour d'elle. Ils avaient l’air de faire des relevés, ils commencèrent à débrancher des trucs. L’un d’entre eux retira le tuyau de la bouche de Nikita. *Merci, je t’adore toi.* Elle bailla profondément, sa mâchoire était douloureuse, et ses lèvres gercées. Elle toussa, et ça faisait mal.

Elle s’étira. Elle avait mal partout, horriblement mal. Allez, elle allait encore essayer.

Chui... où... ?

Victoire !

A l’hôpital, vous avez fait une chute...

Bagarre, mal, vertige, immeuble, vide, choc. Oui effectivement ça lui revenait…. Minute. Où était Norbert ? Le gosse elle s'en fichait pas mal, mais Norbert... Elle espérait qu'il soit rentré chez ses proprios... Et puis l'autre gars, il était où? Comment elle s'était retrouvée à l'hosto d'abord?

... Depuis quand ?
Depuis une semaine.
Ah ….

Niki voulait se lever, mais rien à faire. Tant pis. Sa tête retomba lourdement sur l’oreiller, elle se sentait partir.

Je crois... que je vais encore dormir...

***

Pour la première fois de sa vie, elle se sentait affreusement seule. Mais en même temps, elle se sentait tellement bien, elle avait l’impression de voler, et pour la première fois, elle avait l’impression de pleurer, de bonheur. Finalement elle aurait préféré ne pas se réveiller. Elle était vraiment nulle. Elle, Nikita Duncan, elle n'avait même pas eut la chance de s'être fait tuée en beauté. Elle se sentait humiliée. Elle se retrouvait sur un lit d’hôpital, affalée comme une chose molle, et bien amochée. Elle était encore plus désespérée qu'elle ne le croyait. Sans s'en rendre compte, quelques larmes roulèrent lentement le long de ses joues.

- Nikita! Tiens bon! La voix du Justicier masqué faiblit, il s'accroupit pour prendre le corps inanimé de la jeune femme dans ses bras, mais se souvint alors que sa propre main s'était arrachée lors de la chute. Inquiet, il jeta un regard agacé autours de lui, quand soudain l'ombre de Seito, l'écolier qu'il avait secouru, lui tandis le membre en question. - Merci... murmura Miwa. Le garçonnet hocha la tête, mais des perles de larmes jaillissaient déjà de ses deux billes qui lui servaient d'yeux. Heureusement il n'avait rien, hormis sont bermuda déchiré au genoux, il était indemne. Alors il se leva et posa sa main sur son épaule pour le convaincre de retourner ches lui, auprès de sa famille. Seito le serra une dernière fois contre lui, tout en regardant Nikita inconsciente. L'inquiétude était grande, mais ce n'était pas la place d'un garçon de dix ans. - Elle va s'en sortir, je te le promet. Maintenant vas-ten! La silhouette du petit homme disparu au coin de la rue la plus proche. Une fois la tension passée, Miwa s'effondra sur ses genoux. Il fallait appeler l'hopital, les urgences, parce que Nikita n'avait plus de réactions. Il s'approcha d'elle et passa sa paume au dessus de sa bouche... mais hormis un fin filet d'air, rien d'autre ne lui permettait d'entendre son coeur battre. Il ne pouvait pas lui faire de bouche à bouche, parce que son propre souffle était vide... il était impuissant. Le spectre souriant passa sa main dans les poches de son amie, et trouva son téléphone. Il entra le numéro d'urgence et indiqua leur position. Lorsqu'il eut terminé, une vague de panique sourde l'envahit: il ne fallait pas que les médecins le voit habillé comme ca! Comment faire? Les yakuzas étaient parti, sans doute parce qu'il avait eut l'intelligence de rester inerte sur le sol. Il avait joué au mort. Il entra dans le rez de chaussé d'un batiment et ôta difficilement son costume sale. Plus il se dénudait, plus il voyait apparaitre les cassures de son corps mutilés. Sa main d'abord, puis son torse craquelé, sa jambe déboité, et son crane... tandis que ses cheveux roux lui retombèrent sur le visage en enlevant son masque, il réalisa qu'il n'avait plus rien d'humain, en apparence du moins. Heureusement pour lui, il avait gardé son pantalon et sa chemise sous le costume, qu'il roula en boule autours de sa main manquante. Puis la sirène sonna, une ambulance déboucha dans la ruelle. Bientôt deux urgentistes attrapèrent Nikita et la chargèrent dans le camion. La douleur de Miwa sembla se dissiper ne serait ce qu'un peu en voyant son amie sauvée. Mais au fond de lui, l'échec le torturait... Il apparut et prévint les urgentistes qu'il l'avait trouvée, les cris l'avait alerté. Il fut remercié et on lui proposa d'acompagner la victime à l'hopital. Il réfléchit une seconde, mais rebroussa chemin avant de disparaitre à son tours. Il arriva chez lui une heure plus tard, il avait trainé les pieds, la tete basse comme un enfant induit en erreur. Une odeur de friture sortait par la fenêtre, du moins il le devina car la casserole frisonnait sur le feu. Il entra sur la pointe des pieds mais il oublia qu'il avait disparu depuis presque qu'un jour. Niisan!!! Getcha! Isane surgit de la cuisine, une louche à la main. Ses yeux changèrent quand elle réalisa les dégats causés au corps de son jumeaux. Miwa... S'il te plait, ne me demande rien. Elle resta muette un instant, puis fini par se détendre. Je vais te réparer, allez suis moi. *** Le lendemain, il se réveilla assit sur une chaise de la cuisine. Il inspecta ses bras, sa main était comme neuve, il caressa son visage, qui l'était lui aussi. Il était rassuré, un fort sentiment de confiance l'animait. Isane avait laissé un message sur la table, elle était sortit faire quelques courses. Il se leva et s'habilla quand il se souvint de la nuit précédente. Nikita?! Et... son costume? Où était il? Un sursaut l'envahit quand il pensa qu'Isane pu le trouver. Heureusement à cet instant il se souvint qu'il l'avait caché en lieu sur. Il quitta l'appartement et se dirigea vers l'hopital, en route il acheta un bouquet de fleurs qu'il déposerait dans un vase d'eau frâiche. Il effectua le même chemin les sept jours suivant, un bouquet différent chaque jour. Au bout d'une semaine, Nikita se réveilla. Ce jour là il était arrivé plus tôt, le médecin l'avertit. Ses pas s'accélérèrent dans le couloir, impatient de voir les yeux éveillés de son amie. Mais juste avant de franchir la porte de la chambre, il s'arrêta une seconde. Il devait oublier cette nuit là, où ils avaient été blessés. Car il n'était que Miwa Fuyumine, un lycéen qui avait découvert le corps inanimé de Nikita, et non le Justicier masqué, alias le spectre souriant, alias lui-même... Il inspira profondément et entra dans la chambre. ... Depuis quand ? Depuis une semaine. Ah …. La voix de la jeune femme résonna en lui comme un espoir. Le médecin aperçut le garçon et l'acclama les bras grands ouverts. Mr Fuyumine! Ravis de vous voir aujourd'hui est un grand jour! Mademoiselle voici votre sauveur, c'est lui qui vous a trouvé et qui a prévenu les urgences. Echanté je m'appelle Miwa Fuyumine, déclara-t-il avec un ton tout à fait ordinaire, mais ravis. Ce jeune homme vous a veillé tout les jours, peu de personne serait aussi attentive. J'ai eu très peur, je n'ai pas l'habitude. Il déposa le bouquet de fleur sur la table, comme à son habitude et vint s'asseoir à côté de Nikita. Comme vous sentez vous? Au moment où il posa cette question, une nouvelle personne entra dans la chambre. C'était un homme d'une quarantaine d'année habillé d'une blouson beige et revêtu d'un chapeau. La tete du parfait inspecteur. Mademoiselle j'aurais quelques question à vous poser, je suis inspecteur de la police de Tokyo et je voudrais savoir ce qui c'est produit lors de votre aggression. Miwa eut froid dans le dos, mais autant que son corps était froid comme le marbre il n'en laissa rien voir. Monsieur, elle vient à peine de reprendre conscience, repassez plus tard. J'insiste pourtant, car la criminalité de cette ville ne fait qu'augmenter.