Ce qu’on peut remarquer à Ikebukuro, c’est que le quartier ne dort jamais. Qu’il soit tôt le matin ou tard le soir, il y a toujours du monde dans les rues. Actuellement en train de me rendre au lycée, je m’aperçois que les colors gangs rôdent toujours par ici. Quelle plaie ! Tous les problèmes actuels que traverse le quartier sont majoritairement de leur faute, si se n’est la totalité !
J’arrive à apercevoir le grillage de l’entrée du Lycée Raira, signe que je suis bientôt arrivé. Le ciel commence à s’assombrir, j’espère que je ne rentrerais pas ce soir sous la pluie.
Je pénètre dans l’enceinte du lycée, me dirige vers la salle des professeurs, j’arpente le long couloir et je finis par ouvrir la porte, la dernière du couloir. Je vois mes collègues me saluer poliment et je leurs retournent la politesse, avec un léger sourire.
Je m’assoie au fond de la salle, pose mon sac, et j’effectue les dernières modifications de mes cours d’aujourd’hui. Argh, c’est pas vrai, je les ai oubliés ! Et c’est trop tard pour retourner chez moi. Elle commence bien cette journée ! Heureusement que je me souviens des points importants. Le stress d’avoir oublié mes cours me donne envie de fumer une clope. Quelle heure est-il ? Humph, j’ai le temps d’en griller une !
Je traverse à nouveau le long couloir et je sors de l’enceinte du bâtiment pour arriver devant les portes du lycée. Je mets une cigarette sur mes lèvres, et je l’allume grâce à mon briquet. Va falloir que je pense à remettre de l’essence dedans, je pense qu’il n’en reste presque plus. Je sens des gouttes tomber sur mes mains, je lève la tête au ciel et je me rends compte que la pluie à décider de rendre cette journée encore plus chiante. J’essaie de finir ma clope le plus rapidement possible. Soudain j’entends crier. Sa venais de la ruelle d’en face. Je distingue 2 individus, et quelqu’un à terre. Cette personne porte l’uniforme de Raira. Je me dis alors que je ne dois pas jouer au héros, et pourtant je jette la cigarette à terre, traverse la route et j’arrive devant eux.
Ils n’ont pas l’air commode, je m’adresse à eux :
- Excusez-moi, vous pouvez laisser cet élève rejoindre son lycée s’il vous plait ? Je vous remercie. Je ne cherche pas le conflit. Ils devraient être compréhensifs.
Ils se mettent à me regarder, un des deux s’approche de moi, il veut me dire quelque chose je pense :
- Heeeyy, mais t’es qui toi l’bouffon ? Tu veux bouffer le sol comme lui ? Sa peut s’arranger si c’est c’que tu veux ! Il s’adresse à son pote. Hey, laisse le morveux, on reviendra le voir assez tôt ! C’est ce tocard qui à un problème avec nous maintenant, et j’aime pas les problèmes.
Le garçon se relève, il tremble, de plus j’aperçois qu’il a un œil au beurre noir sur l’œil droit. Il est apeuré. Il longe le mur, me regarde. Je lui conseille d’aller voir l’infirmière du lycée. Il me fait signe que, oui, il ira, juste avant de se mettre à courir jusqu’au lycée. Me voilà rassuré, par contre maintenant c’est moi qui ai des problèmes, et les cours ne vont pas tarder à démarrer.
- Écoutez, je voulais juste que vous laissiez le garçon partir, vous l’avez fait, très bien. Je n’ai plus rien à faire ici. Je vais y aller alors.
- Non tu vas rester ici tocard ! Vas-y file-moi portefeuille, et on verra après si tu peux partir.
Il sort quelque chose de sa poche, un couteau ! C’est un couteau qu’il vient de sortir ! Je le savais j’aurais jamais dû jouer au héros. Merde comment je vais me sortir de ce pétrin ? Il commence à s’approcher encore plus près de moi, et il en rajoute en faisant des gestes vifs avec son arme, par instinct de protection je mets mes mains devant mon visage, mauvais idée… Le fait de bouger mes mains a été suffisant pour que sa lame me fasse une écorchure sur la paume de ma main. La sensation de froid fait vite place à une chaleur dégoulinante dans le creux de ma main. Au même moment j’entends le son d’une sirène de police, serais-ce la fin de l’altercation ? La réponse est oui, je vois la peur sur le visage des agresseurs, ils se mettent à courir, le gars au couteau me fait savoir que sa ne s’arrêta pas là et qu’il reviendra, non pas pour le gosse, mais pour moi. C’est bien ma veine.
Ouch ! Je ferais mieux d’aller à l’infirmerie aussi, je n’ai pas de connaissance en médecine mais je pense pas que la blessure soit profonde. Cependant, il me faut un bandage. Sur le chemin du Lycée, puis de l’infirmerie, je sors un mouchoir de ma poche et je maintiens une pression sur l’écorchure. Les rares élèves encore dehors me regardent, ils s’interrogent surement. J’arrive enfin devant l’infirmerie. J’ouvre la porte. Je pensais voir le gamin de tout à l’heure mais non. Il n’y a personne. Je vérifie s’il y a du monde.
-Il y a quelqu’un ?
Pas de réponses, je m’assoie quand même et j’attends. Pas trop longtemps j’espère., c’est que mon mouchoir commence à devenir bien rouge…